Isla Ferdinandea - Graham Island - 2003
Ci-dessous installation de DNSEP (2003) et exposition au Centre d’art du Creux de l’Enfer Les Enfants du Sabbat 5 (2004)
«[Le] destin de l’île volcanique Ferdinandea et Graham Island [..].
Tandis qu’un film en exhume la brève existence au XIXe siècle au moyen d’une simulation, deux posters identiques en signalent la double revendication (par la Sicile et la Grande-Bretagne) et la conclusion qui s’impose : une mer calme et solitaire, à la ligne d’horizon étale. Un rêve d’île à venir et/ou son renoncement.»
Claire Jacquet dans le catalogue Les Enfants du Sabbat 5, Collection "mes pas à faire" au Creux de l'Enfer.
"En mars 1831, une île volcanique d’une circonférence de 5 Km, apparaît au large de la Sicile, déclenchant une querelle diplomatique quant à son appartenance avec la Grande-Bretagne. Six mois après, l’île disparaît avant qu’une activité sismique menace récemment de la fasse ressurgir. Des plongeurs siciliens plantent alors un drapeau italien au sommet du volcan pour marquer leur appartenance, bien que l’île soit encore immergée de 6 mètres. Mais les remous ont cessé, et l’île ne réapparaîtra pas. Claire Lise Panchaud travaille sur la notion de territoire, une notion chère aux philosophes français Deleuze et Guattari. Au territoire, elle enchaîne les problématiques d’appropriation, de déplacement, de passage. Ici à Thiers, elle présente deux œuvres, l’une graphique, l’autre filmique (…). La seconde œuvre nous ramène à l’île évoquée au début du texte : « Graham Island / Isla Ferdinandea », nom de baptême donné par chacun des deux pays à l’île. Elle se compose d’une installation vidéo présentée dans la grotte sur un gravier de pierre volcanique, et de deux affiches. La vidéo est une animation réalisée à partir d’une gravure ancienne, seul témoignage visuel de l’existence de l’île. Elle présente dans un rythme hachuré son effondrement et sa réémergence, mêlant fiction et réalité, supercherie et vérité. L’image de l’île prend ici symbole de l’utopie, possible dans l’imaginaire, échouant sur les récifs du réel, ou inversement… Mais toujours dans le recommencement."
Frédéric Bouglé dans le catalogue Les Enfants du Sabbat 5, Collection "mes pas à faire" au Creux de l'Enfer.